Dans le cadre de la conférence SiGMA Amériques-BIS à São Paulo, la première table ronde de la journée a examiné en profondeur les attentes du monde entier à l’égard du secteur florissant des jeux au Brésil.

Roberto Regianini, PDG de FBMDS, a commencé par un bref aperçu. Avec 230 millions d’habitants, dont 150 millions d’utilisateurs de smartphones, l’industrie numérique brésilienne connaît une croissance de 30 % par an.

Possibilités de création d’emplois, obstacles et croissance future – Ivo Doroteia et Roberto Regianini

La conversation continue : quelles sont les opportunités qui se présentent au Brésil, un pays qui se prépare à la régulation ? “Les gens disent que le Brésil est un géant endormi, mais le Brésil ne dort plus, il est très éveillé” affirme Ivo Doroteia, PDG de Play Book.

Il y a une énorme opportunité pour l’industrie, poursuit M. Regianini. Ayant travaillé sur ce marché pendant plusieurs années, il explique que nous pouvons observer une évolution dans plusieurs domaines, notamment le comportement des consommateurs. Le Brésil s’est aussi rapproché d’autres marchés.

Nous savons que la mise en œuvre est cruciale ; nous avons des opportunités mais aussi des difficultés. Le secteur technologique brésilien est florissant, mais les problèmes que nous rencontrons sont liés à l’exécution. Il est important de trouver des personnes locales pour nous aider dans ce domaine, afin de ne pas perdre de clients lors de la mise en œuvre de la réglementation.

Sans soutien local, conclut-il, il serait très difficile pour le Brésil d’aller plus loin.

Regianini pose la question suivante : “Quelle est la compréhension et l’adaptation culturelles des autres marchés qui sont nécessaires en ce moment au Brésil ? Quid de l’impact sur l’avenir de l’industrie au Brésil ?

Ramiro Atucha, PDG de Vibra Gaming, souligne l’importance de la réglementation.

Au Brésil, en Argentine et sur le marché latino-américain en général, il y a des gens qui aiment jouer. Ils n’attendent pas que la réglementation arrive. Ils jouent à l’étranger. La question n’est pas de savoir si les jeux d’argent doivent être autorisés ou non. Le retard de la réglementation ne fera qu’aider le marché non réglementé.

Il ajoute que si seuls les paris sportifs sont réglementés, ceux qui investissent dans la législation et cherchent à obtenir une licence seront désavantagés par rapport aux opérateurs offshore.

“80 % des recettes proviennent des casinos. Les paris sportifs sont importants, mais la majeure partie des revenus provient des casinos. Nous devons nous rappeler que le potentiel est énorme, mais qu’il s’agit encore d’un petit marché, qui ne recevra donc pas la même attention de la part des opérateurs européens. Nous devons tenir compte de tout le monde” conclut-il.

Mark Crean, vice-président d’OpenBet, partage cet avis. Selon lui, la force du Brésil dépend de l’équilibre entre le local et le global – et il est très difficile de savoir où trancher.

“C’est différent dans chaque pays. La façon dont vous interagissez avec le public est ce qui vous distingue. Nous avons des collaborateurs qui ont de bons produits mondiaux et qui savent comment intervenir au niveau local, ce qui est très important pour l’industrie brésilienne. Le Brésil se distingue sur le marché latino-américain par son mode de fonctionnement. Le pays a la possibilité de définir l’innovation dans la région ; il dispose d’infrastructures solides.”

Quelles sont les tendances qui définissent la forte croissance du Brésil ?

“Le Brésil compte beaucoup de supporters de football” explique M. Troncoso. Nous avons vu comment l’Institut brésilien a autorégulé le secteur, en définissant le cadre de la publicité afin que nous puissions continuer à parler de paris sportifs en ligne. Il est extrêmement important de créer un secteur sain et durable qui puisse se développer sur une longue période.

Nous ne parlons pas assez de la création potentielle d’emplois. Les retards dans la réglementation signifient que beaucoup de personnes qui aimeraient travailler dans ce secteur ne le peuvent pas. C’est plus important que des taxes de 2 ou 3 %. Créer des emplois, c’est renforcer l’économie et créer un meilleur environnement pour le marché du travail.

C’est ce qu’explique Doroteia :

Nous avons constaté un rapprochement transatlantique de ce marché, par le biais d’acquisitions, de fusions et de coentreprises. Il y a de nombreuses façons d’exploiter les possibilités offertes. Il est important d’avoir des plans bien structurés et bien établis. Les entreprises qui arrivent sont celles qui nous aideront à développer le marché brésilien.

Il poursuit :

Les régulateurs doivent également comprendre les opportunités – il n’y a pas que les casinos et cie. Nous devons trouver un équilibre pour que tout le monde y gagne.

Javier Troncoso, CCO de Futbolsites, affirme que ce secteur doit travailler pour être reconnu comme une industrie génératrice d’impôts et d’emplois.

“Si nous ne sommes pas bien perçus par le public, il sera plus difficile de rivaliser avec le marché réglementé.”

Il conclut :

Le commerce durable et le jeu responsable vont de pair. Nous devons faire davantage en tant qu’industrie pour y arriver.

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